Parentalité bienveillante

Cultiver la confiance en soi

Ce sujet de la confiance en soi est proposé par Marion du très beau blog « les enfants avenir » dans le cadre d’un carnaval d’articles. Cette maman, aidée de son compagnon, accompagnent leurs enfants à l’école de la vie. Ils ont choisi une existence très proche de la nature, vivant une partie de l’année dans un alpage, au contact avec les animaux, où chacun peut expérimenter, ressentir, et vivre pleinement. Elle propose d’aider les familles à franchir le cap de l’Instruction en Famille, tout en donnant des pistes pour savoir « comment gérer le regard des autres ».

Qu’est-ce que la confiance en soi ?

C’est une chose qu’il n’est pas forcément évident de définir de manière positive. Il est plus facile de commencer à dire ce qu’elle n’est pas. Ce n’est pas un savoir, ni une connaissance. La confiance en soi n’est pas non plus un savoir-faire. Et pourtant à partir d’un savoir-faire mis en pratique peut naître une sorte d’assurance. En effet, si je pratique une activité (qu’elle soit physique, intellectuelle ou manuelle) et que je me sens à l’aise dans cette activité, je prends confiance en moi.

La confiance en soi est donc liée au faire, à l’activité. C’est une forme de relation que j’entretiens avec ce que je fais. On pourrait dire que c’est parce que je fais quelque chose et que j’ai le sentiment d’y parvenir, que j’ai confiance en moi. Mais ce n’est pas suffisant, car même si je me trompe, même si je fais des erreurs, même si j’ai des échecs, si j’ai confiance en moi, je vais continuer. Alors non, avoir confiance en soi, ce n’est pas forcément réussir dans ce que l’on fait, ou en tout cas, pas seulement ça.

La confiance en soi, gage de réussite.

La confiance en soi, c’est ce qui va me permettre de réussir, parce que c’est ce qui va me permettre de recommencer à chaque fois le même geste, la même action, qui n’est pas forcément parfaite, mais que je vais améliorer. Et justement, la confiance en moi me donnera la force de continuer. C’est aussi le sentiment que je ne suis pas parfait, mais que je dois travailler à essayer de l’être. Et cela parce que je sais qu’il n’y aura pas de jugement sur ce que je fais, ni de ma part, ni de la part des autres.

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C’est le sentiment inconditionnel que ce que je fais est bien, même si je fais des erreurs. Et c’est ce sentiment qui va me permettre d’aller de l’avant. Et c’est aussi ce sentiment que je dois offrir à mon entourage et en particulier à mes enfants. Je dois arriver à leur donner le sentiment que ce qu’ils font est bien, quelles que soient les erreurs, les approximations, les chutes, les tentatives qu’ils font.

Il ne faut pas parler d’ “échec”, mais de “tentative”.

La confiance en soi, c’est de comprendre qu’il n’y a pas d’échec. C’est d’intégrer que faire et échouer est en réalité une étape essentielle pour progresser. Je ne peux pas arriver à maîtriser un outil, une connaissance, sans l’expérimenter, et sans passer par des étapes d’apprentissage. Mais c’est parce que j’ai confiance en moi, que je fais pouvoir continuer sans que mes échecs me stoppent et ou ne m’arrêtent.

La confiance en soi est donc indispensable pour pouvoir réussir quelque chose, aller au bout d’un projet, quel qu’il soit. Il fait donc partie de l’être, de ce que je suis vraiment. Mais d’où vient cette confiance en soi et comment peut-on la développer ?

La confiance en soi chez l’adulte.

Lion fronçant les sourcils et donnant l'air très impressionnant et très sûr de lui.

La confiance en soi est essentielle pour mener à bien n’importe quel projet, qu’il soit professionnel, relationnel, amoureux ou personnel. Comme perdre du poids, à rechercher un travail ou un partenaire, la confiance en soi est au coeur de la réussite de tous les projets. Mais contrairement aux savoirs-faire qui s’acquièrent facilement, comment acquérir de la confiance en soi ?

Pour les adultes, il existe de nombreux coach en développement personnel, des sophrologues, des psychologues, des psychothérapeutes qui tentent de restaurer la confiance en soi que nous aurions perdu.

La confiance en soi se construit pendant l’enfance.

Mon intuition me fait penser que la confiance en soi vient principalement de notre enfance. Car c’est pendant cette période que les schémas principaux du cerveau sont construits, sur lesquels nous allons fonctionner toute notre vie. Or, les schémas les plus importants et les plus fondamentaux sont ceux de la confiance en soi, qui vont nous permettre de nous affirmer et de prendre notre place dans la société. Encore une fois, les connaissances ou les savoirs-faire s’acquièrent aujourd’hui relativement facilement, mais qu’en est-il de la confiance en soi ?

Mais est-elle innée ?

Je suppose que la confiance en soi est innée, que nous naissons avec elle. De la même manière que nous naissons avec la confiance dans la vie… Et je fais l’hypothèse qu’elle s’érode au fur et à mesure que l’on prend de l’âge. Et cette confiance qui s’érode ne viendrait pas de nos échecs en eux-mêmes, ou de nos tentatives, comme on veut les appeler. Je pense plutôt que l’érosion de cette confiance en soi viendrait du regard des autres, de leur jugement, qui va influencer forcément le nôtre. Si je fais quelque chose, si je commence quelque chose, c’est que j’ai le sentiment que je vais pouvoir y arriver. Donc qu’est-ce qui va faire que je vais m’arrêter à une certaine étape pour ne pas poursuivre mes tentatives ?

Prenons l’exemple de l’enfant qui apprend à marcher sur ses deux jambes. Il ne sait même pas qu’il veut marcher, mais il va tenter des dizaines et des dizaines de fois de tenir debout, tout en s’accrochant sur un meuble. Puis il va faire quelques pas chancelants au départ, puis plus assurés. Tout cela va s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Mais l’enfant qu’il est ne va pas s’arrêter après chaque tentative, il va poursuivre ses essais, jusqu’à ce qu’il y arrive. En fait, il ne se pose même pas la question de savoir s’il va arriver à marcher ou pas !

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La confiance en soi vient de l’intérieur.

Le singe se regarde dans un miroir et que découvre-t-il dans son reflet ?

La confiance en soi est présente quand ce que nous faisons est juste. Dans ce cas, ce que nous faisons est en adéquation avec le sentiment que c’est ce que nous devons faire. Qu’importe alors le jugement des autres, et même notre propre jugement. Je fais telle chose parce que j’ai le sentiment que c’est approprié, que c’est juste, que c’est ce que je dois faire. Et dans ce cas, le jugement d’autrui, ou même le mien ne m’importe guère. Je fais telle chose, juste parce que je dois le faire. Mais pas parce qu’on m’a dit que je devais le faire…

Pour se faire confiance, il faut être à l’écoute de soi. Être à l’écoute de ce que l’on est vraiment et de ce que l’on veut vraiment. Se faire confiance, c’est faire des choses qui viennent vraiment de l’intérieur, du plus profond de soi. C’est de faire des choses que l’on veut, que l’on souhaite vraiment. Sans réellement se poser de questions à leurs sujets. Il ne faut pas trop penser pour se faire confiance. Il faut agir. Faire ce que l’on a à faire quand c’est le moment de le faire.

Acquérir la confiance en soi par le jeu.

C’est pour cela que ce que je fais doit toujours être facile et plaisant si je veux continuer à avoir confiance en moi. Parce que si c’est trop difficile, et qu’en plus je n’y prends pas plaisir, alors oui, je vais arrêter. C’est vrai pour les adultes, mais encore plus pour les enfants. Les adultes, eux, vont compenser, parce qu’ils vont s’imaginer des résultats dans le futur, mais ce n’est pas cela qui leur donnera confiance en eux.

Car si je ne tire pas satisfaction immédiate de ce que je suis en train de faire, parce que c’est facile et plaisant, comme un jeu, ou un jeu peut-être justement, je ne vais pas continuer longtemps mon effort. Je ne vais pouvoir continuer mon effort et recommencer ma tentative, uniquement et seulement parce qu’elle est facile et plaisante. C’est d’ailleurs une des grandes vertus du jeu. Tout ce que je fais dans le jeu est facile et plaisant. Tout ce que je fais dans le jeu et en m’amusant me donne donc envie de poursuivre et de continuer. Et j’irai même jusqu’à dire, au-delà de la vertu des jeux pour les apprentissages scolaires, nous tous, adultes, devrions vivre nos vies comme des jeux, de manière facile et plaisante.

Agir sans effort et avec plaisir.

Ce qui est juste et mène à la confiance en soi doit être fait sans effort, sans même que l’on ai l’impression de faire quelque chose. Si l’on doit faire trop d’efforts, alors on perd le côté facile et plaisant. Et puis on va mettre tous ces efforts dans la balance, et si on n’y arrive pas, on dira : « Voilà tous les efforts que j’ai faits, tout ça pour arriver à rien ! ». Il faut que les actions soient simples et faciles. C’est de ces actions simples et faciles que nous pourrons ensuite construire des actions plus complexes, qui pour d’autres paraîtrons compliquées, mais pour nous paraîtrons toujours aussi simples, plaisantes et faciles.

La véritable compétence, le véritable savoir-faire s’acquiert petits pas par petits pas. Et c’est la confiance que nous mettons dans chaque pas qui nous permet de parcourir des kilomètres. C’est à partir du moment que nous savons qu’en posant le pied, une seule fois, nous ne tombons pas, que nous pouvons faire un deuxième, puis un troisième, puis de très nombreux pas.

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Instaurer la confiance en soi chez l’enfant.

Deux enfants marchent main dans la main sur fond de coucher de soleil et ont confiance l'un dans l'autre et dans l'avenir.

On pourra penser que l’enfant est naturellement confiant. Ses premiers apprentissages sont extrêmement difficiles et pourtant rien ne remet en cause sa détermination à apprendre à marcher par exemple. Difficile de se faire une idée. Seules les personnes ayant été victimes de graves accidents peuvent témoigner de la difficulté de ré-apprendre à marcher. Et de l’effort de volonté et de confiance en soi que cela demande.

Les enfants auraient donc un capital de confiance en eux, qu’il s’agirait de ne pas éroder, mais au contraire de renforcer. Et Cela passe évidemment par le fait de ne pas humilier, de ne pas rabaisser, de ne pas critiquer, de ne pas punir. Mais au contraire d’encourager, de valoriser tous les progrès et les résultats de l’enfant. En deux mots par une éducation bienveillante.

Faisons leur confiance !

Pour que les enfants aient confiance en eux, commençons par leur faire confiance. Commençons par admettre qu’ils savent ce qui est bon pour eux. Probablement mieux que nous ne le savons nous-mêmes. Ainsi, encore une fois, comme nous l’expliquons dans « Ce sont des enfants », laissons les expérimenter par eux-mêmes, sans leur imposer ce qu’ils doivent apprendre, ni même ce qu’ils doivent expérimenter.

Mais il faut bien apprendre et s’instruire…

Et alors toutes les connaissances, les savoirs et les savoirs faire que l’école et la société veulent qu’ils acquièrent, quand vont-ils les acquérir ? Mais, quand ils voudront et quand ils seront prêts. Le temps des apprentissages sérieux vient toujours assez tôt. Laissons les enfants vivre leur enfance joyeusement. C’est certainement le meilleur service que nous pouvons leur rendre. Car rassurez-vous, quand un savoir-faire se révèle indispensable, si la motivation et la confiance en soi sont présentes, il peut être acquis rapidement et à n’importe quel âge.

Si quelqu’un est réellement motivé pour faire ou acquérir un savoir-faire, il le fera. Mais pour cela, il faut qu’il ait confiance en lui. La confiance en soi est donc primordiale et bien plus importante que tous les acquis, connaissances, et savoirs-faire du monde. D’autant qu’aujourd’hui l’accès à l’information et aux connaissances est tellement facilité par les moyens de communication et par internet. Mais la confiance en soi, elle, ne s’apprend pas sur internet. C’est une des rares choses qui continuent et continueront toujours de s’apprendre dans la vraie vie.

Alors finalement, ne serait-ce pas le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants, de les amener à l’âge adulte en ayant confiance en eux ? N’est-ce pas quelque chose qui leur sera bien plus utile que toutes les connaissances, toutes les conventions ou les savoirs-faire que nous pourrions leur inculquer ?

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