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Rescolarisation : une page qui se tourne

Qui peut dire que l’éducation des enfants est un long fleuve tranquille ? Et encore plus quand on fait l’IEF ? On pourrait penser qu’une fois que les enfants sont déscolarisés, tout roule sur des roulettes. Mais ce n’est pas forcément le cas. Et puis d’autres facteurs rentrent en ligne de compte : les contrôles pédagogiques se sont mal déroulés ? Des problèmes personnels vous obligent à reprendre une activité professionnelle salariée ? Vos enfants souhaitent expérimenter l’école ? Il va falloir penser à la rescolarisation de votre enfant, parfois à contre­coeur.

Les causes de rescolarisation peuvent être variées. Chacun a son histoire, ses problèmes, sa vie et chacun essaie, tant bien que mal, de gérer au mieux ! Nous ne devons pas juger, car un jour, peut-être, nous pouvons nous trouver dans une de ces situations et prendre cette même décision.

Pour certains parents, c’est une immense frustration, un déchirement. Nous avons tous une relation particulière avec l’IEF et du coup, avec l’Éducation nationale ! Quitter l’un pour se plier à l’autre peut être très difficile pour le parent que nous sommes. Mais le plus important est de penser avant tout à son enfant. Comment vit-il sa déscolarisation ?

Après 6 années d’école à la maison, comme nous le racontons dans ces articles précédents, nous avons finalement rescolarisé nos enfants. Voici comment cela s’est passé pour nos 3 enfants et où ils en sont 3 ans après 😉

Les prémices de cette rescolarisation :

En novembre 2014, il m’a fallu reprendre un travail. Pas très enthousiaste, j’ai réussi à trouver un CDD de 12 mois à temps partiel sur Paris. Cependant, Zia était autonome dans son travail (elle suivait les Cours par Correspondance EAD, comme je le raconte dans cet article), Esteban passait ses matinées au poney club et Scooby-Doo jouait sous la surveillance de son père et/ou de son frère et/ou de sa sœur. Quant à moi, je prenais le relais à mon retour en milieu d’après-midi. Nous n’avons donc pas eu besoin d’envisager la rescolaristion et avons géré tant bien que mal l’année scolaire 2014-2015.

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Mon CDD terminé (en novembre 2015) j’ai pu être de nouveau présente auprès des enfants. Zia avait insisté pour s’inscrire au Brevet et nous travaillions beaucoup pour la préparer au mieux. Esteban ne suivait plus les cours EAD, il était de plus en plus au poney-club, obtenait des cours gratuits en échange de son aide et était passionné par cet univers. Il envisageait de plus en plus un avenir dans ce domaine. Nous avons donc accepté de lever le pied sur les apprentissages scolaires afin de lui laisser la liberté de pratiquer sa passion presque à temps plein : l’équitation et tout ce qui gravite autour. Quant à Scooby-Doo, je le voyais progresser, pratiquement sans mon aide, dans ses apprentissages et plus particulièrement dans celui de la lecture grâce aux Alphas.

Un CDI qui change tout

Ce break fut malheureusement de courte durée, puisqu’en mai 2016, je fus sollicité pour un poste, toujours à temps partiel, mais en CDI.

Il devenait difficile de continuer à gérer la situation de la même manière sur la durée. Christophe était de plus en plus pris par l’écriture de son livre et par sa future autoédition et ne pouvait pas être suffisamment présent pour les enfants et en particulier pour Scooby-Doo qui demandait de plus en plus d’attention. D’autant plus que Zia envisageait de rentrer au lycée et qu’Esteban commençait un peu à être perdu car trop livré à lui-même. Nous avons dû prendre une décision, et celle-ci s’est déroulée en 3 temps !

La rescolarisation de Zia

Rescolarisation de Zia

Retour au lycée en seconde générale

Zia nous avait toujours dit qu’elle irait au lycée. Ce moment arrivé, elle fut inscrite pour la rentrée 2016 en seconde générale au lycée public de notre ville. Une nouvelle vie commençait pour elle, elle en était ravie. Elle s’est d’ailleurs très bien intégrée. Mais, immergée dans des rythmes d’apprentissages qui n’étaient toujours pas les siens, ses difficultés l’ont un peu rattrapée et malgré beaucoup de travail elle n’arrivait pas à suivre et ne fut pas accepté en 1ere ES comme elle le souhaitait.

Puis orientation vers la filière professionnelle

Après de grandes discussions avec nous, elle a accepté de se diriger vers la filière professionnelle. Elle est donc entrée en 1ere Bac pro Gestion/Administration. Et à partir de ce moment, tout est allé comme sur des roulettes ! Je pense que le fait d’évoluer dans des apprentissages concrets, d’avoir des stages en entreprise cela lui parlait plus. Elle n’est jamais descendue au-dessous de 16 de moyenne générale jusqu’à son bac qu’elle a obtenu avec la mention Bien. Elle va rentrer début septembre dans une école pour préparer son BTS Service à l’Action Managériale en alternance, et a l’ambition de continuer avec une licence en Ressources Humaines.

Une rescolarisation réussie

Zia est aujourd’hui une jeune femme de 18 ans autonome, confiante, sérieuse et indépendante. Nous avons su lui apporter des bases solides pour son épanouissement et espérons qu’elle affrontera avec confiance la suite de son chemin.

La rescolarisation d’Esteban

Rescolarisation d'Esteban

Esteban n’avait pas vraiment émis le souhait de retourner à l’école. Il a donc débuté la rentrée 2016 en IEF, mais sans Zia, qui rentrait au lycée, et sans moi, qui travaillais depuis le mois de mai.

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Il fut difficile pour Esteban de garder sa motivation. Seul à la maison avec son petit frère et son beau-père, il a commencé à se perdre un peu et n’arrivait plus à se consacrer à ses Cours. Je me suis donc résolue à lui conseiller de retourner à l’école. Et à ma grande surprise, il a tout de suite été d’accord. Souhaitait-il que la décision de le remettre à l’école vienne de moi ? C’est fort possible !

Retour au Collège en 4e

Nous avons donc fait les démarches nécessaires et il a intégré la classe de 4e au collège la semaine juste avant les vacances de la Toussaint. Une reprise en douceur et qui s’est très bien passé ! Il a obtenu plusieurs fois les compliments lors de ses bulletins et à obtenu son brevet avec mention Bien. Il va rentrer à la rentrée de septembre 2019 en 1ère Générale.

Une autre rescolarisation réussie

Esteban est un jeune homme de 16 ans à l’aise dans ses baskets. Très débrouillard, autonome, responsable, il a acquis durant ces années ce dont il avait besoin pour être le jeune homme épanouis qu’il est aujourd’hui.

La rescolarisation de Scooby-doo

Rescolarisation de Scooby-Doo

Après une rentrée sans sa sœur ni sa mère, puis sans son frère, Scooby-Doo se retrouvait tout seul à la maison avec son papa. Un papa qui devait gérer la maison, son travail et en plus guider notre fils de 7 ans dans ses apprentissages… cela devenait difficile. Nous avons donc discuté avec lui de l’école. Et il a accepté d’y aller : « Je veux faire comme Zia et Esteban ».

Je vous avoue que j’avais un peu le cœur serré. J’avais cette impression de me trahir. Car mon réel désir était de rester à la maison auprès de mes enfants afin de les accompagner au mieux dans leurs apprentissages et de les aider à devenir des adultes épanouis, heureux et insérés dans la société. J’acceptais de remettre également mon 3e enfant à l’Éducation Nationale, avec qui je n’étais pas toujours en accord parfait ! Scooby-Doo a donc intégré, début décembre 2016, la classe de CE1 de l’école primaire proche de notre domicile. Lui qui n’avait JAMAIS été ni à la crèche ni à l’école maternelle, ni au CP, s’est très bien adapté et au bout de 15 jours, c’était comme s’il y avait toujours été !

Fin des rescolarisation ?

On pourrait se dire, bon, voilà, ces 3 enfants sont de nouveau dans le circuit. Bonne ou mauvaise chose, chacun est libre d’avoir sa propre opinion là-dessus.

Mais peut-on se dire que tout est éternel ? La question reste posée pour Scooby-doo en tout cas. Car après 2 années d’école qui se sont très bien déroulées, il a fallu le déscolariser en urgence au cours de son année de CM1. Je ne rentrerai pas dans les détails des causes de son mal-être, toujours est-il que nous avons dû reprendre l’IEF quelques mois. Heureusement, entre temps, la vie professionnelle de mon compagnon et moi avait changé et nous pouvions de nouveau être présents pour le guider nous-même dans ses apprentissages.

Malheureusement, ces 2 années d’école ont suffit pour annihiler sa curiosité naturelle, son désir d’apprendre tout et tout le temps. Et je ne savais pas trop comment m’y prendre avec lui, car il ne voulait rien faire. Aussi, lorsqu’il a appris quel était le maître qui devait s’occuper des CM2 l’année d’après, il a réclamé à retourner à l’école.

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Scooby-Doo va donc revivre une 2e rescolaristaion à la rentrée 2019 ! Je dis bien 2e et non dernière… car pour le moment, il m’affirme qu’il passera son bac en candidat libre !!

Que penser de la rescolarisation ?

C’est un choix, qui n’est pas toujours en accord avec ses convictions, ses valeurs, ses principes. Mais je pense qu’il ne faut pas perdre de vue ce qui est le plus important : l’enfant.

Car si nous, personnellement, nous ne souhaitons pas que nos enfants aillent à l’école, ce n’est que notre propre désir. Une maman nous a écrit qu’elle était frustrée car elle souhaitait faire l’IEF à sa fille, mais que celle-ci voulait aller à l’école. Ne perdons pas de vue que ce n’est pas à nous de décider du chemin de nos enfants, nous sommes là uniquement pour les guider, les épauler, être là s’ils ont besoin. Soyons attentifs à leurs aspirations. Ils prendront bien souvent des décisions que nous n’aurions pas prises, ils feront aussi des choix que nous ne trouverons pas opportuns. Mais ce seront leurs choix et nous n’aurons comme unique droit celui d’émettre un conseil, un avis, une recommandation qui nous est propre, mais qui n’est pas forcément la meilleure pour eux.

Nous avons donc réinscrit Scooby-doo à l’école. Nous avons entendu et respecté son choix. Est-ce le bon ? Qui peut le dire finalement ? Tout ce que nous savons, c’est que nous allons continuer à l’accompagner et à être à ses côtés, comme pour son frère et sa sœur afin d’être là en toute bienveillance. Parce que les aider à devenir des adultes épanouis, heureux et insérés dans la société restera notre priorité de parents bienveillants.

Et vous ? Avez-vous déjà vécu une rescolarisation ? Comment s’est-elle passée ? Racontez-nous votre expérience dans les commentaires.

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7 réflexions sur “Rescolarisation : une page qui se tourne

  • Aline Leroy

    Merci pour ce bel article. on parle encore trop rarement des cas de resco.

    ensuite, j’ai envie de dire qu’autour de moi, plusieurs enfants scolarisés depuis toujours sont restés très curieux de tout. Je pense que ça dépend vraiment du caractère de chaque enfant.

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  • Audrey

    Merci beaucoup pour tous ces témoignages, rien de mieux que le partage d’expérience pour se rendre compte que chaque histoire est unique et magnifique à sa façon, ça me permet de moins me mettre la pression et de laisser venir et apprendre a accueillir, accompagner. Mes 3 puces sont desco depuis cette année (6è, CM1 et CE1) et si je n’écoutai que mes désirs, je ne les remets plus à l’école… aussi de lire ces partages m’invite à accueillir ce qui vient, et surtout à profiter à fond de l’instant. J’ai le sentiment qu’elles se sont super bien adapté à l’IEF, elles jouent le jeux. Je voulais de l’informel, mais avec le contrôle on a décidé d’en faire un minimum pour garder notre liberté de choix de l’école ou pas. Je suis certaines que quoi qu’elles fassent, chacune à leur rythmes elles sauront s’adapter. mes questions tournent plus autour de leur capacité à suivre leurs élans naturels… Qu’est-ce qui est naturel, qu’est ce qui ne l’est pas, dans notre société de pays développés capitalistes… J’aime à chercher à ce qu’on soit toujours plus autonome personnellement tout en allant vers une capacité à être un interdépendance les uns des autres… Je commence à découvrir votre blog, je vais chiner du côté de l’apprentissage par le jeux, ça me bote bien, et notamment pour concilier, autonomie, interdépendance et joie ! Merci

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    • Sandrine et Christophe

      Bonjour Audrey et merci pour votre commentaire. Je suis ravie que mon expérience puisse rassurer, permettre de lâcher prise et de donner de l’énergie dans l’accompagnement de vos puces ! L’IEF est une expérience très très enrichissante pour tout le monde ! Profitez de ces moments qui vont permettre à vos filles d’évoluer dans les apprentissages et dans la vie en toute sérénité 🙂

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      • Leclercq

        Bonjour, mon fils a fait l’école à la maison juste 6 mois mais nous devons l’inscrire au Lycée en bac pro SN. Mais comme il n’a pas d’affectation ils me disent qu’il doit refaire une troisième. J’ai besoin d’aide.
        Cordialement leclercq Stéphanie

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        • Sandrine et Christophe

          Bonjour Stéphanie, normalement, votre fils doit entrer dans la classe qui correspond à son âge. C’est ce qu’il s’était passé pour notre fille. Et nous, elle n’avait pas du tout été au collège ! Je ne peux pas vous aider, car je n’ai pas toutes les infos, mais je pense que dans un premier temps, je prendrai RDV avec le proviseur du collège ou il était scolarisé ainsi que celui du lycée où votre fils souhaite être affecté. Avez-vous eu un contrôle pédagogique suite à cette scolarisation à domicile ? Le redoublement n’est pas obligatoire ! Donc il n’y a aucune raison qu’il ne passe pas en seconde. Si l’établissement pro n’a pas de place pour lui, c’est une autre histoire. Mais il est obligé d’être affecté dans une classe de 2nde si il a l’âge d’aller en seconde soit 15 ans.
          Cordialement, Sandrine

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  • Sandrine BERTRAND

    Bonjour Sandrine, Mon fils Marius est en IEF depuis presque 2 ans. Il était en maternelle GS lorsque j’ai fait le choix de le retirer de l’école (suite au masques imposés au enfants à partir du CP). La fin de GS et le CP s’est très bien passée jusqu’à la deuxième inspection, car tout restait informel. Ensuite, j’ai essayé de suivre les attentes de l’inspectrices en achetant des manuels et en me mettant des objectifs.
    Aujourd’hui Marius aura bientôt 8ans, nos heures de travail se passent rarement sans énervement. Il cherche à négocier, aimerait ne pas travailler et passer son temps à jouer. De mon côté, ayant un job, je me suis adaptée pour le faire travailler le matin (il a un « baby-sitter »anglais pour les après-midi). Je travaille donc l’après midi et tard le soir et commence à fatiguer.
    J’avais dans les premiers temps beaucoup de plaisir a travailler avec Marius qui était motivé, ce n’est plus le cas, il devient insolent, ce qui créer des tentions entre nous.
    J’avais prévu de le remettre à l’école en septembre prochain car je n’aurai alors plus d’autorisation, mais je pense finalement l’y remettre dès janvier, or ce choix n’est pas partagé par Marius !
    Que me conseillez-vous? et comment dois-je m’y prendre pour une réinscription?
    Merci d’avance pour votre aide

    Sandrine B

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    • Sandrine et Christophe

      Bonjour Sandrine,
      Ce n’est effectivement, pas évident. L’IEF est de plus en plus stigmatisé et les conditions pour pouvoir le faire dans les règles relèvent aujourd’hui du casse-tête. D’autant que ton fils est dans une période d’opposition, aussi bien pour le travail à la maison que pour une rescolarisation. Mais il faut bien comprendre que s’il ne fait rien à la maison, ce n’est pas acceptable… Déjà c’est difficile de tenir vis-à-vis de l’inspection, mais si en plus ton fils traîne des pieds, cela devient difficile. Et si ne veut pas non plus retourner à l’école, un moment donné il faut lui faire comprendre gentiment que son seul choix, c’est de faire des efforts… à la maison ou à l’école. Notre petit dernier était dans le même cas. Il a alterné les périodes de scolarisation et d’IEF pendant presque 6 ans. Mais il ne faisait rien, ni d’un côté, ni de l’autre. Et nous avons fini par être convoqués au Tribunal. Ce n’est donc pas ce que je te souhaite. Alors, un moment donné, il faut être ferme. Mais si c’est parfois compliqué quand on est dans la bienveillance.

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