Concilier les rythmes d’apprentissages de l’enfant avec les rythmes scolaires ? Mission impossible.
Les rythmes biologiques
Les premiers apprentissages se font tout naturellement : apprendre à marcher, apprendre à parler. L’enfant ne va pas encore à l’école. Les rythmes d’apprentissages se font naturellement. Dans cette première étape, les parents ne se posent généralement pas trop de questions et respectent les rythmes biologiques de leurs enfants. D’ailleurs, tout se passe bien, mais nous pouvons déjà constater que tous les enfants ne vont pas marcher, faire leurs dents, ou parler au même âge. C’est tout à fait normal, et cela ne pose de problème à personne.
Les rythmes d’apprentissages
Puis vient l’apprentissage de la propreté, les parents commencent à vouloir imposer un rythme, et à éduquer. En dehors du fait que dans certaines cultures, comme en Inde, on continue à laisser faire, là aussi, nous constatons que les rythmes d’apprentissages sont différents pour chacun.
L’entrée en maternelle
Puis vient l’âge de la maternelle et des apprentissages scolaires des trois cycles de l’école élémentaire. Là aussi, comme chaque enfant est unique, chaque enfant a des rythmes d’apprentissage différents de ses petits camarades du même âge qui dépendent de sa maturité, de sa capacité d’attention, de son état de santé, de sa fatigue, mais surtout de son désir d’apprendre, ce qui est certainement le facteur le plus important, et le plus difficile à maîtriser et à provoquer. Tentons de brosser un tableau – très général – des conditions nécessaires.
Les rythmes biologiques de l’enfant
Il faut tout d’abord respecter les rythmes biologiques de l’enfant en fonction de son âge. Il est évidemment primordial qu’il soit reposé, ce qui lui permettra d’être calme et réceptif. Un enfant qui n’a pas son compte d’heures de sommeil ne sera pas en état d’apprendre quoi que ce soit. Mais il faut également qu’il n’ait pas faim, soit propre et se sente bien autant dans son corps, que dans sa tête, que dans ses émotions, à savoir qu’il évolue dans un environnement affectif sécurisant. Pas forcément évident à concilier avec la peur de la séparation que le nourrisson doit affronter quand il rentre pour les premières fois en crèche ou en maternelle. En tout cas, cela fait déjà un bon nombre de contraintes.
Il en existe une qui est à mon avis la plus importante de toutes, l’enfant doit avoir le désir d’apprendre. C’est la même chose s’il n’a pas envie de manger. Qu’est-ce que vous allez faire ? Attendre qu’il ait faim, bien sûr. Il est parfaitement inutile et nocif de vouloir forcer un enfant qui n’a pas envie de manger, vous allez le dégoûter encore plus.
C’est à peu près la même chose pour les apprentissages scolaires, sans volonté de l’enfant lui-même, toute pédagogie est vouée à l’échec, et notamment les méthodes répressives qui ont fait les beaux jours de l’école de nos grands-parents, mais qui sont aujourd’hui reconnues comme contre-productives. Il faut attendre que l’enfant soit dans de bonnes conditions, soit susciter ces conditions, soit comme nous le verrons, et c’est tout le thème de ce blog, d’arriver à faire passer les apprentissages sous forme de jeux, ce qui fait qu’il n’aura pas besoin de fournir un effort pour mémoriser, puisque le jeu est son élément naturel.
Les rythmes d’apprentissages de l’enfant
Les rythmes d’apprentissages de l’enfant vont aussi dépendre de sa maturité, de sa capacité d’attention, de son état de santé. Sans compter que chaque individu a des façons de mémoriser différentes, certains sont plus visuels, d’autres plus auditifs, d’autres kinesthésiques, nous reviendrons là-dessus. Autant dire que vouloir concilier l’ensemble de ces contraintes avec les rythmes scolaires relève de la mission impossible.
En effet, les capacités d’apprentissages étant toutes différentes, il est aberrant de vouloir que chaque enfant acquière les mêmes compétences au même moment. Cela répond évidemment aux impératifs de gestion d’une classe telle qu’elle est organisée aujourd’hui, sur le modèle de l’école de la fin du XIXe siècle dans lequel nous fonctionnons encore, mais qui est totalement obsolète, inadapté et inefficace. Il est évidemment impossible de faire un cours particulier à 25 élèves. Encore une fois, je ne jette pas la pierre aux nombreux enseignants qui tentent ce qu’ils peuvent dans un contexte de plus en plus difficile, mais je dirai que c’est peine perdue.
Alors, que pouvons-nous faire ?
De toute manière, l’institution ne propose pas d’autre solution. Ce serait donc à l’enfant de s’adapter, selon la bonne théorie darwinienne. La première solution : tenter de sauver les meubles. À savoir arriver à ce que l’enfant ne se braque pas contre les apprentissages. sinon, c’est l’échec scolaire assuré, que l’école aura générée elle-même, mais qu’elle sera encore plus incompétente à résoudre. Devant ce constat assez désolant, que peuvent faire les parents à part attendre la prochaine réforme des rythmes scolaires ? Sachant que celle-ci n’y changera évidemment rien.
Les écoles alternatives
Il existe bien quelques écoles qui proposent des pédagogies différentes. Je veux parler des écoles alternatives du type Freinet, Steiner ou Montessori qui se développent de plus en plus. Nous ferons un article détaillé sur ces pédagogies intéressantes, mais encore relativement rares et chères malgré tout.
L’instruction en famille
Il n’y a pas vraiment de solution, puisque l’école est obligatoire ? Ce qui est d’ailleurs tout à fait inexact, puisque c’est l’instruction qui l’est ! Et qui relève de la responsabilité des parents. Laquelle responsabilité est ensuite déléguée – ou non, à une institution. Il est intéressant de savoir qu’il est toujours possible d’instruire à domicile. Et c’est une alternative à l’école. Autant dire tout de suite qu’elle n’est pas réservée à tout le monde. Elle demande du temps, et la volonté de vouloir s’investir directement dans l’instruction de sa progéniture. Et tout le monde n’est pas prêt à franchir le pas. Mais en tout cas, c’est l’option que nous avons choisie et que nous voulons vous relater dans le prochain article : « Sortir de l’école pour mieux y retourner » ou comment le fait d’avoir déscolarisé nos enfants pendant 6 ans leur a permis de réintégrer leur parcours scolaire dans de bonnes conditions.