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L’anxiété chez l’enfant, défaut ou qualité ?

Les enfants sont souvent turbulents, agités, voire hyperactifs ou anxieux. Comment distinguer la vitalité inhérente à toute activité enfantine, d’un problème pathologique. D’autant plus que l’anxiété peut revêtir plusieurs formes, et qu’elle est difficile à détecter chez l’enfant, car elle peut se dissimuler derrière de nombreux signes différents. Alors, votre enfant est-il anxieux ? Faut-il s’inquiéter, laisser faire ou trouver un remède ?

Nous allons commencer par définir brièvement ce qu’est l’anxiété, puis nous essayerons de savoir comment l’anxiété peut se révéler chez l’enfant. Quelles en sont les causes et les conséquences ? L’anxiété est-elle un défaut ou une qualité ? Et au final comment réagir quand l’anxiété de l’enfant devient trop envahissante et handicapante ?

Qu’est-ce que l’anxiété ?

Stress, anxiété, ou phobie ?

Tout d’abord faisons la distinction entre le stress et l’anxiété. Le stress est quelque chose que l’on subit. C’est une sorte de réponse temporaire à une pression ou une tension extérieure. Le stress ne dure – normalement – que le temps de se sortir de cette situation difficile. L’anxiété est au contraire un état, plus ou moins permanent qui dure sur plusieurs mois, voire même plusieurs années. L’anxiété fait partie de la personnalité et du caractère, pouvant éventuellement aller jusqu’à la pathologie comme nous le verrons ci-dessous. Les deux sont pourtant liés, un caractère anxieux sera évidemment plus facilement soumis au stress qu’un caractère calme et serein.

Quant à la phobie, c’est une réaction presque réflexe à un déclencheur particulier. Mais surtout, la phobie est parfaitement irraisonnée et incontrôlable. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas réelle. Ainsi, comme pour le stress, un caractère anxieux peut-être le sujet à des phobies, mais ce n’est pas forcément le cas.

Quelles sont les caractéristiques de l’anxiété ?

Alors, qu’est-ce que l’anxiété ? C’est une forme d’état d’esprit, et par là même, il est très difficile de l’évaluer de l’extérieur. L’anxiété regroupe tout un ensemble d’attitudes face à ce qui nous arrive. Autrement dit, il n’est pas simple de savoir si une personne est anxieuse ou non. Par contre toutes les personnes anxieuses possèdent des caractéristiques communes qui sont :

  • s’inquiéter fréquemment pour des choses sans importance,

  • appréhender systématiquement les situations nouvelles,

  • éprouver régulièrement des sensations de malaise difficiles à surmonter,

  • avoir du mal à se détendre et à se relaxer,

  • douter de ses capacités

  • manquer de confiance en soi,

  • avoir des difficultés à prendre des décisions,

  • porter un regard pessimiste sur la vie et sur les choses,

  • avoir des difficultés à trouver le sommeil, et à se détendre

  • être irritable, hypersensible,

  • réagir excessivement aux critiques des autres,

  • avoir un sentiment de mal-être généralisé.

  • ne pas terminer les tâches commencées,

  • manquer de concentration,

  • avoir l’habitude de ruminer ses pensées et/ou de se parler à soi-même,

Si certains de ces critères peuvent être évalués de l’extérieur, comme l’irritabilité et les difficultés à trouver le sommeil, les autres, comme le mal-être et le manque de confiance en soi sont plus subjectives.

Les personnes anxieuses admettent facilement leur propre anxiété. Elles ne sont pas forcément des « malades imaginaires », même si cela peut éventuellement être le cas. Car le mal-être et le manque de confiance en soi sont parfaitement réels et influent sur le quotidien de la personne et sa sociabilité, puisqu’elle éprouve une appréhension à se diriger vers les autres.

Votre enfant est-il anxieux ?

Contrairement au stress qui est temporaire, l’anxiété est un état qui dure. Car c’est un des composants de la personnalité. Elle est grandement liée à la difficulté de réguler ses émotions. Mais il est difficile de détecter les signes de l’anxiété chez le petit-enfant. Pourtant, il est manifeste que dès leur naissance, certains enfants sont plus anxieux, plus agités, d’autres naturellement plus calmes et plus reposés.

Quand l’enfant ne parle pas encore, il faudra détecter les signes que l’enfant exprime au travers de son corps. Son anxiété se révélera par des insomnies, des refus alimentaires, des reflux gastriques, des coliques, des rougeurs.

Un autre critère qui permet de mesurer le degré d’anxiété d’un enfant, c’est la manière dont il réagit à la nouveauté. Que ce soit de nouvelles personnes, des objets qui font des bruits bizarres, qui bougent tous seuls peuvent effrayer les enfants plus anxieux.

Un enfant anxieux aura également plus de mal qu’un autre à réguler ses émotions. Il mettra donc plus de temps à se calmer après une colère ou une émotion intense. En particulier l’enfant anxieux qui est confié à une assistante maternelle ou en crèche, pourra continuer à pleurer encore longtemps après le départ de sa mère, le plongeant dans l’abattement ou la prostration, ou au contraire dans des formes d’excitation excessives. Il est difficile à se stade de déterminer si l’anxiété va disparaître ou au contraire devenir chronique.

D’où vient l’anxiété de l’enfant ?

L’anxiété est naturelle chez l’enfant,

L'anxiété chez l'enfant La peur d’être abandonné, la recherche d’affection sont naturelles chez l’enfant. Et dans l’univers de la petite enfance, tout l’environnement peut facilement donner lieu à des peurs et à des angoisses incontrôlées. Cela peut être la peur du noir, des insectes, de bruits inconnus et intempestifs comme la perceuse ou des travaux. Ces peurs seront rapidement calmées si l’adulte référent, en général la mère, est présente pour apaiser l’enfant.

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Car l’anxiété est un état naturel du petit-enfant. Il est parfaitement normal qu’il se sente angoissé quand sa mère (ou son père) disparaît de sa vue. Car il n’est pas encore capable de comprendre qu’elle n’est probablement pas loin, et qu’elle va certainement réapparaître dans les minutes qui suivent. Il se sent abandonné. Et comme il sait qu’il est dépendant de ses parents pour sa survie, et il est donc plongé dans un sentiment d’angoisse. C’est pourquoi il est important que dès sa naissance, l’enfant soit écouté dans ses besoins. Les parents doivent comprendre que les pleurs, les cris et les colères ne sont pas des caprices. Ce sont pour le petit-enfant les seuls moyens d’expression à sa disposition. Ne pas en tenir compte est la pire des choses à faire, et risque justement d’enfermer l’enfant dans un sentiment permanent d’insécurité. Car il s’enfermera dans une attitude où il se dit qu’il ne peut rien attendre de l’extérieur.

L’anxiété est-elle héréditaire ou acquise lors de la petite enfance ?

Quand un enfant est anxieux, il est intéressant d’en rechercher les racines dans l’histoire familiale. Il n’est pas rare que cette anxiété se transmette effectivement de génération en génération.

Une part de l’anxiété serait héréditaire et transmise génétiquement. Une autre part serait due à l’influence de l’extérieur, et notamment du comportement de l’entourage de l’enfant. Mais comment arriver à faire dissocier la part transmise génétiquement, de la part liée à l’éducation ?

En effet, des parents anxieux vont prédisposer leurs enfants à le devenir. Mais inversement, être les parents d’enfants extrêmement émotifs et irritables peut évidemment provoquer un changement dans les comportements parentaux et les rendre à leur tour plus sensibles et plus irritables.

Mais, identifier une éventuelle cause inter-générationnelle ne permet en rien de résoudre le problème.

L’anxiété naît du besoin d’être aimé, d’être rassuré.

En effet, derrière l’anxiété, se cache toujours le besoin d’être aimé, d’être reconnu et conditionne ainsi le comportement. Le bébé, dès sa naissance, focalise son attention sur une figure d’attachement spécifique, qui est généralement la mère. Il va naturellement, et de manière totalement innée et inconsciente vouloir se rapprocher d’elle.

Ce comportement d’attachement est tout simplement un réflexe de survie. L’enfant humain est incapable de se débrouiller tout seul pendant les premiers mois, voire même les premières années de sa vie. Et il en a parfaitement conscience. C’est pourquoi le « maternage » est essentiel à sa survie. L’enfant pleure pour attirer l’attention sur lui, et la mère accoure pour y répondre. C’est pourquoi le bébé recherche de manière innée, la chaleur de ces bras protecteurs qui vont le rassurer.

Protection ou indifférence, conditionnent l’anxiété de l’enfant

La manière dont la figure d’attachement réagit à cette demande, à savoir, si elle accepte ou refuse de manière prévisible ses tentatives pour se rapprocher d’elle va être déterminante dans l’évolution du caractère anxieux de l’enfant. Si l’enfant a confiance dans la disponibilité de sa mère, il pourra se sentir en sécurité. Mais dans le cas contraire, la crainte de ne pouvoir entrer en contact avec elle deviendra source d’anxiété.

Et cela va conditionner la manière dont l’enfant va percevoir le monde qui l’entoure, et dont il va construire sa personnalité. Car la mère représente pour l’enfant, le premier contact avec le monde extérieur. Si la mère est sécurisante, alors le monde extérieur sera perçu comme tel. Et inversement, si l’enfant perçoit au contraire que le rapprochement n’est pas possible, il détournera son attention de sa mère.

Ainsi, quand l’enfant va commencer à explorer le monde, son comportement sera grandement influencé par la manière dont la mère aura préparé le terrain. Si elle l’a placé dans un contexte où il se sent en sécurité, il pourra démarrer ses explorations en toute sérénité.

Mais si au contraire la figure d’attachement ne remplit par correctement son rôle, l’enfant va développer son caractère anxieux et développer soit des stratégies d’évitement, ou de résistance vis-à-vis de la mère, ou des autres adultes et du monde extérieur dont elle est la prolongation.

L’enfant s’attache naturellement à sa mère

Les mères qui se montrent suffisamment attentives en cas de difficultés, ont des enfants qui s’attachent à elles de manière sûre. C’est un comportement sain de la part du petit-enfant de manifester sa détresse quand sa mère le quitte, et de se sentir consolé quand elle revient.

Sachant qu’il ne faut cependant pas tomber dans l’excès. Une trop grande préoccupation des besoins de l’enfant est également source d’anxiété. La mère veillera à laisser l’enfant faire ses propres expériences, en toute sécurité. Car si elle le surprotège, pour lui éviter tout déboire, l’enfant se sentira inhibé. Mais si l’enfant sent sa présence rassurante, alors qu’il effectue ses premières expériences d’exploration, il se sentira conforté dans sa découverte du monde, et il y a de grande chance pour qu’elle se passe sereinement.

Et les pères dans tout ça ?

Les pères peuvent très bien devenir des figures d’attachement pour les enfants, et répondre à leurs besoins de réassurance, de tendresse et de protection. Mais en cas de circonstance plus difficiles, l’enfant se tournera toujours plus naturellement vers sa mère, allez savoir pourquoi ?

La spirale d’interactions

Ainsi, l’attitude de la mère et de l’entourage de l’enfant va évidemment influencer sur la constitution de son tempérament. Des parents affectueux et rassurants vont évidemment avoir une influence positive sur le caractère de l’enfant.

Mais inversement, un enfant au caractère difficile peut arriver à bout de la patience de la mère et de toute autre personne prenant soin de l’enfant. Ce qui risque évidemment d’altérer le développement social de l’enfant. En effet, le caractère du petit-enfant influence la manière dont on va s’attacher à lui. Car il existe une spirale d’interactions entre le tempérament de l’enfant et le style éducatif des parents.

Pourtant, le tempérament de l’enfant n’est jamais figé, et c’est pourquoi il est important de conserver une attitude tolérante et sécurisante.

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Anxiété, une réaction de défense naturelle

Tout comme la fièvre se développe en réaction à un virus, l’anxiété est également une défense naturelle à ce qui est perçu comme une menace. Dans ce cas, l’anxiété s’apparente au stress, puisqu’elle est de courte durée. C’est une réaction normale en quelque sorte, puisqu’elle augmente les taux de certains neurotransmetteurs comme l’adrénaline par exemple, et permet de faire face à un danger réel.

L’anxiété peut se décomposer en deux éléments :

  • Le sentiment d’insécurité, qui est de l’ordre du ressenti et de l’émotionnel. Elle fait partie de la part instinctive de l’être humain qui correspond à l’instinct de conservation.
  • L’incertitude, qui correspond à quelque chose de plus intellectuel et de plus cognitif.

L’anxiété vise donc à maîtriser, contrôler et canaliser les dangers internes et externe de la personne, en général lié avec un élément nouveau, à un problème non encore résolu. Mais si le signal de détresse perdure, alors que la cause extérieure a disparu, le signal de détresse devient lui-même un problème. Il faudra donc arrêter ce signal, et rétablir la paix et la confiance à tout prix.

On peut donc distinguer une « bonne » et une « mauvaise » angoisse. Dans la « bonne » angoisse, l’anxiété intervient comme un stimulant. Dans la « mauvaise » angoisse, la réaction ne peut s’exprimer et entraîne une agitation vaine et stérile. Le système tourne en rond et se retourne contre l’individu. L’anxiété normale est éphémère et disparaît rapidement, l’angoisse pathologique demeure longtemps après que l’élément l’ayant déclenché ait disparu.

Anxiété, défaut ou qualité ?

Autant l’anxiété peut être handicapante si elle paralyse totalement l’enfant, autant elle peut être le moteur de comportements positifs. En effet, la « bonne » angoisse peut être source de curiosité, d’intuition et d’intelligence. Car le savoir permet de faire diminuer la part angoissante liée à l’incertitude. La « bonne » angoisse peut également développer les qualités d’empathie de l’enfant. Car il va se reconnaître dans le détresse de l’autre. Et il pourra s’identifier à l’autre et développer un sentiment altruiste.

Il existe également des anxieux réflexifs, des anxieux créatifs, des anxieux combatifs, dont les caractéristiques révèlent des avantages, comme des inconvénients.

Les anxieux réflexifs

Les anxieux réflexifs ont tendance à se réfugier dans une vie intellectuelle et imaginaire qui les comble et leur permet de ne pas affronter le monde extérieur qui leur fait peur. Ils prennent plaisir à penser, étudier et réfléchir. Et ils peuvent même trouver dans l’écriture un exutoire rassurant. À condition que personne ne vienne les déranger. Quand on s’adresse à eux, ils ne vous répondent pas. Pas qu’ils ne s’intéressent pas à vous, mais parce qu’ils préfèrent rester perdus dans leurs pensées.

Les anxieux créatifs,

Comme tous les anxieux, ils sont à la recherche d’un pont entre leur monde interne et le monde extérieur qui leur fait peur, mais dont ils cherchent à se faire aimer. Comme il ne peuvent l’établir directement, ils passent par un média, un intermédiaire créatif que leur permet de s’exprimer. Ils se tournent alors vers la peinture, la musique, et évidemment le jeu, qui constitue un espace transitionnel idéal pour les anxieux. À condition que la recherche de la perfection et l’insatisfaction ne soient pas un frein à leurs talents créatifs.

Car ce sont souvent des éternels insatisfaits qui peaufinent éternellement leur œuvre, et pour qui rien n’est jamais bien ni assez beau. Dans sa correspondance Flaubert, témoigne de la souffrance quotidienne qu’il éprouvait à l’écriture ainsi que d’une insatisfaction permanente.

Les anxieux combatifs

Une autre manière de réagir à la peur de l’autre et de l’extérieur est de se défouler dans l’action, physiquement. Ces anxieux combatifs sont « actifs », voire même « hyperactifs », et visent à aller toujours de l’avant. Ce qui en soi n’est pas un défaut, à condition que cette activité puisse être canalisée, et ne pas dégénérer en une agressivité stérile. Cette anxiété peut ainsi devenir une source d’ambition, donner l’envie de se dépasser, de développer de nouvelles aptitudes et de nouvelles capacités.

Quand l’anxiété devient un problème

Comme nous l’avons vu, l’état anxieux peut provoquer des manques de concentration chez l’enfant, qui peut ruminer plus longtemps que nécessaire des mots offensants, des brimades ou des revers sur lesquels d’autres ne vont pas s’attarder. Souvent, l’enfant anxieux ne finit pas ce qu’il a commencé. Ce comportement, souvent lié à un sentiment d’insécurité finit donc par poser problème au développement harmonieux de l’enfant, et handicape ses apprentissages, scolaires notamment s’il devient trop fréquent. En effet, l’enfant va se figer dans une immobilité émotionnelle angoissante et par conséquent perdre la faculté de s’adapter et risque de se couper du présent.

L’anxiété peut s’accompagner de réponses physiologiques de plus ou moins grande ampleur : rougeurs, bégaiement, coups, cris, agitation. L’anxiété peut ainsi conduire l’enfant à devenir hypersensible, à réagir de manière exagérée à chaque parole, à sursauter au moindre bruit, pouvant entraîner des problèmes de sommeils, des palpitations et des « boules d’angoisse ».

Que faire face à l’anxiété excessive de votre enfant ?

a) ne pas rajouter d’huile sur le feu ni d’inquiétude à l’angoisse

Comme nous avons vu, il existe une boucle rétroactive négative, qui fait que face à l’anxiété de l’enfant, le parent ne sait plus comment faire face, et devient lui-même anxieux, rajoutant ainsi de l’inquiétude à l’enfant. Il faut évidemment prendre en compte la problématique, mais ne pas en rajouter.

b) apaiser l’enfant

Un enfant laissé seul dans sa chambre pourra avoir beaucoup de mal à se calmer tout seul. Encore plus à l’heure du coucher. Il faut veiller à ce que ces moments soient les plus calmes possibles. Aux parents à veiller à ne pas raccourcir ces moments essentiels à l’enfant pour arriver à vivre correctement cette séparation. Outre la présence et l’affection de la personne aimée, la lecture d’une histoire, un objet transitionnel comme un « doudou » peut être d’une grande aide.

c) Lui proposer des activités de substitutions :

Proposer à l’enfant des activités de substitutions telles que des jeux, du dessin, des activités artistiques ou sportives, des loisirs peuvent lui permettre d’oublier au moins temporairement son angoisse.

Cela permet à l’enfant de se focaliser sur autre chose que ses problèmes, cela fait baisser sa tension émotionnelle et l’aide à se sentir mieux.

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d) L’aider à verbaliser

Quel que soit l’âge, l’aider à verbaliser ses émotions permet à l’enfant de mieux comprendre ce qui se passe en lui. Au fur et à mesure, il est même possible de demander à l’enfant d’anticiper ce problème. Cette visualisation lui permettra ainsi de l’aider à s’y préparer.

d) Veiller à ce que les besoins élémentaux soient toujours satisfaits

La quantité et la qualité de sommeil sont des éléments vitaux pour tous. Mais ils sont encore plus importants pour les anxieux qui de part leur caractère ont tendance à ne pas arriver à s’endormir et à dormir d’un mauvais sommeil, entraînant ainsi une spirale négative qu’il faut arriver à couper.

De même, il faut veiller à ce que l’alimentation reste la plus saine et le plus équilibrée possible.

e) Lui redonner confiance en lui.

Quand l’enfant manque de confiance en lui, il est souvent l’objet de moqueries qui finissent par le complexer et s’inscrire dans sa personnalité, le renforçant dans son sentiment « d’être nul ». Notre société actuelle valorise la force et tolère la violence du plus fort, l’encourageant parfois. Or, ne serait-ce que tolérer cette attitude de la part des enfants les plus forts risque de marquer longuement les timides, les anxieux et ceux qui manquent d’assurance.

L’enfant anxieux, encore plus que les autres, doit être traité de manière bienveillante. C’est-à-dire, écouté, compris et respecté, rassuré, aussi bien par ses parents, par les éducateurs que par ses pairs.

f) L’encourager à aller vers les autres

Un enfant anxieux a tendance à se mettre en retrait, à s’effacer, renforçant chez lui son sentiment de solitude. Les parents doivent veiller à aider ces enfants à se confronter aux autres.

g) Lui proposer des exercices de relaxation ou de pleine conscience

La relaxation et surtout la pleine conscience permettent de se déconnecter de l’environnement, et de se reconnecter à ses émotions. Cela évacue le stress et les tensions musculaires. Et cela permet ainsi d’améliorer le contrôle émotionnel de l’enfant. Rien que le fait de s’allonger dans un endroit calme, avec une musique apaisante peut avoir des effets extrêmement bénéfiques. Pour les plus aguerris, nous vous conseillons la pratique de la pleine conscience avec les enfants.

h) L’aider à se confronter directement au sujet de son angoisse.

Il peut être utile parfois de confronter directement l’enfant à la cause de son angoisse, en lui montrant que l’objet qui lui fait peur n’est pas dangereux, qu’il s’agisse du nouveau pistolet en plastique de son grand-frère ou de la perceuse de papa.

i) Utiliser l’humour ?

Amuser l’enfant, le faire rire de la situation permet parfois de dédramatiser une situation qui paraissait jusqu’alors bloquée. « Il sourit au milieu des larmes », est une excellente voie, permettant de mettre rapidement obstacle au développement de la souffrance.

j) Lui donner le sentiment d’être aimé,

Car plus que tout ce qui caractérise l’anxieux est ce besoin irrépressible d’être aimé et compris. C’est pourquoi il faut lui procurer explicitement ce qu’il demande, c’est-à-dire des marques, des gestes, des mots d’affections, et ne pas se laisser influencer par tous ceux qui pourraient dire ou penser que cela va en faire un « enfant gâté ».

On peut parfois penser que l’on va rassurer l’enfant en lui disant des phrases du type : « Mais ne t’inquiètes pas », « Mais enfin, tu as tout pour être heureux », « Tu te fais soucis sans raison », qui loin de l’apaiser, vont le conforter dans son sentiment d’être incompris. Il faut au contraire éprouver de l’empathie pour l’enfant, c’est-à-dire tenter de se mettre dans sa peau, pour savoir et comprendre ce qu’il ressent, même et surtout si ce sont des peurs et des angoisses « irraisonnées ».

k) Ne pas hésiter à se faire aider

Et si toutes ces stratégies ne réussissent pas, il ne faut pas hésiter en parler autour de soi et à prendre conseil auprès d’un médecin à l’écoute qui pourra vous conseiller. Il vous aidera à diagnostiquer un trouble anxieux pathologique et vous aiguillera si nécessaire vers une psychothérapie, ou éventuellement, et avec la plus grande prudence, un traitement médicamenteux.

Conclusion

L’anxiété est une donnée qui fait partie intégrante de tout individu, et avec laquelle il doit composer dès son plus jeune âge. La manière dont les parents vont aider l’enfant à affronter ses angoisses et ses peurs va être déterminante dans la manière dont il va aborder le monde, les autres et construire sa personnalité. L’arrivée des enfants agit comme un catalyseur sur les parents. Ils sont alors confrontés à leurs propres peurs, à leurs propres angoisses, sur lesquelles ils n’ont pas toujours prise, et sur lesquelles ils n’ont pas forcément travaillé. Et ils vont alors transmettre une partie de leurs propres angoisses sur leurs enfants, sans même parfois s’en rendre compte. Sans vouloir culpabiliser qui que ce soit, il est important de comprendre l’importance de la gestion de notre propre anxiété, et de nos propres émotions de parents, pour pouvoir envisager d’élever et d’éduquer nos enfants dans les meilleures conditions.

Comment réagissez-vous vis-à-vis de comportement anxieux de vos enfants ? Faites-nous part de vos trucs et astuces, ou de vos difficultés.

Sources :

Cet article est largement inspiré de l’ouvrage d’Alain Braconnier, médecin psychanalyste, paru chez Odile Jacob : Petit ou grand anxieux ?

Et nous l’en remercions.

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