3 erreurs à éviter en Instruction en Famille
Après des semaines, des mois, vous avez décidé de passer à l’action et … ça y est ! Vous débutez enfin l’instruction en famille avec votre enfant. Ce moment est très spécial, nous l’avons vécu nous aussi ! Vous pouvez d’ailleurs en savoir plus en lisant notre article : « Et si on faisait l’Instruction En Famille ? ». Seulement, faire l’Instruction en famille n’est pas forcément quelque chose de naturel pour nous ! Formatés depuis notre enfance au schéma de l’école, nous nous retrouvons sur un chemin que nous ne connaissons pas. C’est ce que nous avons fait d’ailleurs, il y a 12 ans maintenant, avec nos 2 aînés. Seulement il y a 3 principales erreurs à éviter en instruction en famille et nous allons les partager avec vous.
I. L’erreur n°1 à éviter en Instruction en Famille : Vous transformer en maîtresse d’école
Ça, c’est une des premières erreurs en Instruction en Famille que j’ai commises ! De la maman douce et compréhensive face à ce que mes enfants vivaient à l’école, je me suis réincarnée, en l’espace de quelques jours, en une maîtresse sérieuse, investie d’une mission ultra importante : instruire mes enfants coûte que coûte !
Ne sourirez pas !! Vous avez peut-être vécu la même chose il y a quelques jours lorsque la rentrée a fait sonner en vous le top du départ des apprentissages ! Vous êtes d’ailleurs peut-être encore dans la peau de cette maîtresse…
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à lire le « récit de notre première année d’école à la maison. » Vous verrez alors de quoi je parle 😉
Vous n’êtes pas une maîtresse mais une maman
Oubliez donc cette maîtresse qui dormait en vous et que vous avez réveillé. Oui, elle peut aller se recoucher pour les siècles à venir ! Restez la maman que vous êtes, elle est très bien ! L’enfant que vous avez devant vous est toujours votre enfant, oui oui, même depuis que vous avez commencé l’instruction en famille ! Et il n’a plus sa casquette d’élève ! C’est à lui de mettre au placard son déguisement (d’élève) et non à vous d’en enfiler un (celui de maîtresse).
Il est très important que vous gardiez en tête que vous êtes une maman, qui a pris une décision remplie d’amour : celle d’accompagner son enfant dans ses apprentissages (scolaires, de la vie, pour devenir un être accompli…). Accompagner, guider, conseiller, soutenir, porter un regard bienveillant… c’est le rôle que vous allez avoir. Mais… vous n’avez pas l’impression que ce rôle vous l’aviez déjà ? Si, hein ? Mais là, ce sera à 200 %, car vous avez décidé de prendre entièrement vos responsabilités et de ne plus les déléguer à l’Éducation Nationale. (Bravo 👏 )
Ne réaménagez pas votre intérieur
Alors, bien sûr, la métamorphose en maîtresse a sûrement entraîné des préparatifs, n’est-ce pas ? Aménagement du sous-sol en salle de classe, achat de matériels (un bureau de ministre, un tableau blanc géant, les dernières nouveautés Montessori…. ). Mais ça ce n’est pas le plus grave, non, vous pourrez vous en servir 🙃
II. L’erreur n°2 à éviter en Instruction en Famille : Suivre un emploi du temps scolaire
Le fameux emploi du temps !!! Bah oui ! La maîtresse qui vous contrôle (ou vous contrôlait si la lecture du paragraphe précédent l’a fait fuir 😅 ) a forcément instauré un emploi du temps ! Je sais de quoi je parle, j’en ai fait à mes enfants, et ce, pendant plusieurs années en fait ! J’ai eu énormément de mal à me débarrasser de cette très mauvaise habitude de perdre mon temps à faire un emploi du temps !! Oui, je dis perdre mon temps, car, en règle général, l’emploi du temps que vous mettez des heures à élaborer, n’est jamais suivi en fait ! Le but de faire cet emploi du temps ?? Ça rassure !! Oui, ça rassure la maîtresse qui nous habite !
L’emploi du temps n’est pas approprié dans votre situation
Bon, pour être un peu sérieuse, l’emploi du temps n’est absolument pas approprié pour l’instruction en famille. Je m’explique : l’un des gros avantages de faire l’instruction en famille c’est de pouvoir suivre le rythme de votre enfant à commencer par l’heure du réveil. Pour mes enfants, le jour où j’ai (enfin) compris ça, cela fut un feu d’artifice de bonheur ! Pour eux, mais également pour moi ! Car en se réveillant naturellement, ils étaient reposés, de bonne humeur, ouvert à l’exploration, à la découverte de nouvelles activités, de nouveaux jeux pédagogiques… J’ai mis du temps à comprendre (honte à moi) qu’un enfant fatigué et qui n’a pas eu son compte de sommeil est en stress et le stress est l’ennemi des apprentissages selon les neurosciences ! (mais aussi selon les mamans qui le vivent au quotidien avec leurs enfants !!)
D’autre part, l’emploi du temps restreints les activités, les idées (car on ne peut pas penser à tout), ne suit pas l’envie de l’enfant en matière d’apprentissage. J’ai vécu ça avec ma fille qui avait 9 ans à l’époque. J’avais mis sur son emploi du temps que le mardi, de 9h à 10h elle avait français. Pourquoi diable n’avait-elle jamais, ou presque, envie de faire du français le mardi de 9h (précise) à 10h ???
Suivre le rythme de l’enfant
Oui… si on s’arrête 5 minutes de penser comme un robot (école – matières – emploi du temps – exercices – leçons…….) eh bien on redevient « humain », avec des émotions, des préférences, des désirs, des envies… Et on se rend compte que nos envies ne sont pas programmées ni programmables. Lorsque je suis sortie du corps de cette maîtresse-robot, eh bien, mes enfants ont pu faire les apprentissages qu’ils voulaient au moment où ils en avaient envie. C’est à ce moment qu’ils retiennent le mieux !! 😋
Alors bien-sûr, être dans la peau d’une maîtresse-robot engendre un autre enclenchement d’engrenage qui s’arrête parfois sur un mot : « niveau scolaire » au-dessus duquel un gyrophare rouge clignote…
III. L’erreur n°3 à éviter en Instruction en Famille : Vouloir faire rentrer votre enfant dans les cases de l’Éducation Nationale
Avant de prendre votre formidable décision de faire l’instruction en famille, je pense que les mots « contrôle », « inspection », « Éducation Nationale » ont été prononcé, pensé, ressassé des dizaines de fois… Je me trompe ? Non, hein !
Bon, je vais être honnête avec vous, tous ces mots existent et feront partie de votre quotidien. Vous pouvez d’ailleurs lire nos différents articles sur les contrôles pédagogiques que nous avons vécus ici ou encore là. Mais ils ne doivent, sous aucun prétexte, assombrir votre nouvelle vie et en être le fil conducteur ! Pour connaître vos droits, vos devoirs… vous avez différents blogs qui mettent à votre disposition des documents afin que vous puissiez y voir plus clair, comme par exemple le site de Marion : « les enfants avenir » ou bien celui de Lætitia « s’instruire autrement ».
Rester libre
Mais il est essentiel de ne pas perdre de vue que chaque enfant est unique, qu’il a droit de suivre son propre rythme, qu’il n’est ni en retard, ni en avance : il est là où il doit être, avec ses capacités, ses difficultés, sa sensibilité, son caractère, ses préférences, ses passions… Ayez toujours confiance en votre enfant. Oubliez les schémas de l’école (il a 6 ans, il doit apprendre à lire), n’essayez pas de faire rentrer votre enfant dans les cases définies par l’Éducation Nationale ! Ne transformez pas votre enfant en mouton pour qu’il rentre parfaitement dans son enclos. C’est justement pour cette raison, même si vous n’en avez pas conscience, que vous avez décidé de faire l’instruction en famille à votre enfant. Vous voulez lui offrir la possibilité de rester libre le plus longtemps possible. La possibilité de faire ses choix, de devenir autonome, de penser par lui-même… de devenir la personne qu’il aura décidé de devenir et au rythme qui lui sera propre.
Le bonheur après les erreurs
Voilà ! Le jour où j’ai réussi à me débarrasser de la maîtresse-robot que j’étais devenue (ça m’a pris 1 année) j’ai été libérée d’un poids énorme ! Mon esprit s’est ouvert sur beaucoup de choses, j’ai redécouvert mes enfants, je les ai mieux compris, je me suis mis à leur niveau, nous étions vraiment ensemble. C’est à ce moment-là que les apprentissages par le jeu ont réellement fait sens pour moi (je partage cette merveilleuse métamorphose dans cet article), pour nous ! Nous étions libres ! Libres d’apprendre avec plaisir, en jouant, en rigolant, sans se prendre au sérieux, sans stress. Parce que les cases de l’Éducation Nationale ne nous empêchaient plus d’être heureux et fières de ce que nous étions.
Ton article tombe à pique en cette nouvelle rentrée.
J’avoue que j’ai tendance à avoir de la peine avec les points 1 et 3. Disons qu’ils sont lié pour moi. J’ai la pression des objectifs à atteindre (en Suisse, c’est un peu plus stricte qu’en France), donc, je me transforme en « maîtresse stricte » dans les domaines ou les objectifs ont plus de peine à être atteints. C’est triste et j’aimerais bien pouvoir sortir de ce rôle! J’y travail et j’espère réussir à enlever cette pression d’exigence.
Pour en revenir sur l’emploi du temps, je pense qu’il y a emploi du temps et emploi du temps. Chez nous, nous avons une liste de branches à travailler dans 1 matinée. Ensuite nous pouvons décider ensemble dans quel ordre on les fera. Pas d’horaire précis (je me refuse de fixer des heures, mais on travail souvent dans les mêmes heures). Il faut cependant rester souple et se sentir libre de ne pas travailler un jour, de faite moins et de suivre l’état et la motivation de l’enfant.
He oui Shirley, on en revient toujours au même, le problème de notre réelle liberté. Nos actions sont dictées par cette petite épée de Damoclès qui se nomme pour le coup Éducation Nationale (pour la France). C’est tellement dommage pour nous et nos enfants. Nous sommes persuadés cependant que tu es une super maman qui saura faire taire définitivement la « maîtresse stricte » qui l’habite 😉
Merci pour ton témoignage 🙂