Faire des jeux en extérieur avec les enfants
Les différentes formes d’apprentissages sont aussi variées que les individus, mais aussi que les éducateurs et les enseignants. Il est bien évident que les jeux sont au centre des préoccupations de l’enfant. Mais son contact avec son environnement fait partie de son équilibre. Comme nous allons le voir avec Laura du blog Ma petite Forêt, la nature peut également servir de support d’apprentissage. Laissons-là nous présenter sa pédagogie par la nature basée sur les jeux en extérieur.
J’ai à cœur de partager avec vous une très belle approche du jeu en tant qu’outil éducatif : le courant de l’éducation (ou de la pédagogie) par la nature. Même si vous ne connaissez pas encore les 6 piliers de l’école-forêt, vous devinez qu’il s’agit de mettre en lien les enfants avec la nature, le dehors, l’extérieur. Vous vous doutez bien que cela passera par le jeu… Mais de quoi s’agit-il exactement ? S’agit-il de laisser les enfants dehors ? Pourquoi ? Et pour quoi faire ? Et surtout, comment faire pour accompagner les jeux en extérieur des enfants ?
Je vous invite à une petite promenade ludique (en nature) à la découverte du monde merveilleux des jeux en extérieur : nous partirons de l’importance du jeu pour le développement de l’enfant, bien évidemment. Nous aborderons ensuite les tristes constats au sujet des dommages sur la santé des enfants, dommages liés au manque d’activités ludiques en extérieur. Nous entrerons ensuite dans l’univers des jeux en extérieur à partir de la définition des jeux libres, d’une part, et de leur pendant, les jeux structurés. Enfin, nous poserons la grande question de l’accompagnement pédagogique de ce type de jeux, un accompagnement qui questionnera nos postures de parents et/ou d’éducateurs. Et ce, pour le plus grand bonheur des petits et des grands !
1/ Le jeu : de l’intérieur à l’extérieur
“Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie” (Kergomard citée dans www.evene.fr)
Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les enfants n’arrêtent jamais de jouer ? La réponse est simple : Le jeu constitue la principale modalité de développement de l’enfant et son premier mode d’appréhension du monde qui l’entoure. Il n’existe, à l’origine, pas de distinction entre le jeu et la vie : tout est jeux, chez l’enfant ! Dans le milieu scientifique, on définit en effet le jeu comme étant “une activité volontairement et intrinsèquement motivée que les enfants tendent à répéter continuellement et de manière obsessive parce qu’ils en retirent une excitation très plaisante”1. Étant incontournable pour le développement des enfants, la question du jeu est donc l’une des plus importantes questions non seulement éducatives mais aussi sociales.
a) Éduquer par le jeu
Les pédagogues se sont très tôt intéressés au jeu, persuadés de son intérêt éducatif. On a ainsi modélisé le jeu en se basant sur les 3 principales étapes de développement de l’enfant, telles que Piaget les a définies :
– sensorimoteur (de 0 à 2 ans) : le jeu de reproduction où l’enfant apprend par la motricité le plaisir de maîtriser certaines situations,
– symbolique (entre 2 et 7 ans) : le jeu de reproduction symbolique, où l’enfant reproduit des situations de la vie en dehors de leurs contextes, en convoquant son imagination,
– jeu de règles (entre 7 et 11 ans) : le jeu devient une activité collective, partagée avec les pairs et soumises à des règles.
Ces modélisations ont donné lieu à quantité d’ouvrages (par exemple “Jouer pour apprendre”, de Guy Jullemier) et de méthodes (par exemple : la méthode Soroban). La majorité des jeux, qu’ils soient annoncés comme étant éducatifs ou seulement ludiques (ayant pour seul but de s’amuser) relèvent de la catégorie des jeux dits “structurés”. Le jeu structuré consiste en une activité dirigée à laquelle on impose un cadre, soit des règles de jeu ou un matériel précis, et à travers laquelle des habiletés spécifiques à développer sont sélectionnées. Un résultat final est souvent attendu du jeu structuré (Ferland, 2003). Il s’agit, par exemple, des jeux de société, des casse-têtes ou des dessins à relier. (Lessard-Dufresnes, 2012). Il renvoie à une situation encadrée dont l’issue est connue (un gagnant, une réalisation, etc.).
b) Pourquoi ne pas jouer dehors ?
La grande majorité de ces jeux éducatifs s’effectue à la maison ou à l’école, généralement en intérieur. Mon métier de chercheure en éducation m’a poussée à observer de nombreuses situations éducatives, scolaires ou autres. A force de voir jouer les enfants dedans, j’ai fini par me poser, il y a maintenant quelques années, les questions suivantes : pourquoi ne pas jouer dehors ? Comment faire jouer les enfants dans la nature ? Comment favoriser les jeux en extérieur ?
“Laissez-les grimper aux arbres” (Louis Espinassous), “Tu viens jouer dehors ?” (Angela Hanscom, présenté par Isabelle Filliozat), “Place au jeu ! Jouer pour apprendre à vivre” (Patrice Huerre), “Les enfants des bois” (Sarah Wauquiez), “Petits jeux de saison pour grandes découvertes” (Elise Mareuil), “Tous dehors ! “ (Patrick Luneau), “Mille choses à faire par tous les temps” (Jo Schofield et Fiona Danks), “Emmener les enfants dehors” (Crystèle Ferjou), “L’enfant et la nature – pour une révolution verte de l’éducation” (Moïna Fauchier-Delavigne et Mathieu Chéreau), “Une enfance en liberté” (Richard Louv)… et bien d’autres auteurs lancent un puissant cri d’alarme en faveur de l’éducation dans et par la nature ! Et non sans raison.
c) Une génération de confinés
En effet, depuis une vingtaine d’années, les scientifiques et les politiques s’inquiètent : les enfants ont disparu des rues et des parcs des villes, on ne les voit plus jouer sur la place du village… Où sont-ils passés ? On pointe du doigt les écrans, la télé, les ordinateurs et les téléphones, responsables de la sédentarisation croissante des populations. On accuse également la pression sociale exercée sur les parents et les éducateurs : les enfants doivent être occupés à des activités sérieuses et développementales, sportives et musicales. Passant d’une activité à l’autre, les enfants ont des emplois du temps chargés et, finalement, peu de temps alloué au jeu. Et encore moins aux jeux en extérieur.
Nous sommes désormais capables de mesurer les dégâts causés par le manque d’activités physiques (et donc, ludiques, du point de vue des enfants) en extérieur2 :
- compétences motrices et sensorielles sous-développées,
- capacités physiques et sportives en diminution,
- augmentation constante de symptômes apparentés aux troubles de l’attention. Aux États-Unis, en 2012, 1 enfant sur 10 est diagnostiqué avec un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité,
- solidité immunitaire en baisse (rhumes et autres maladies)
- augmentation de l’obésité, du risque de diabète et de l’hypertension,
- augmentation de l’agressivité, de l’anxiété et du manque de contrôle émotionnel en général.
Angela Hanscom conclut : “La vérité toute crue : si nous comparons nos enfants à ceux des générations précédentes, ils ne tiennent pas la distance. Ils s’affaiblissent, perdent en résilience, régulent difficilement leurs émotions et peinent à circuler en toute sécurité dans leur environnement” (page 48).
d) La solution simple et facile à mettre en place :
Mais ce sombre panorama se conclut sur une solution simple et facile à mettre en place : “Vous voulez une bonne nouvelle ? La réponse tient en quelques mots : le jeu libre et physique, si possible en pleine nature, est essentiel pour le développement sensorimoteur de l’enfants. Prévoir davantage de temps et d’espace pour qu’il s’amuse dehors tous les jours améliore et favorise significativement son développement” (page 48).
Voyons donc concrètement comment s’y prendre !
2/ La pédagogie des jeux en extérieur
Faire jouer les enfants dehors contribue à la fois à leur plaisir et donc – cela va avec ! – le développement de leurs habiletés psycho-affectives, physique et sociale. Cela a l’air simple comme bonjour. Et ça l’est ! Du moins en ce qui concerne les types d’activités ludiques que vous pouvez leur proposer en extérieur. Cela nous est peut-être moins simple du point de vue de l’accompagnement des jeux en extérieur… Voyons cela en détail.
a) Quels sont les jeux en extérieur ?
Faire jouer les enfants dehors a ceci de merveilleux que, à partir du moment où ils sont plongés dans un environnement naturel, tout semble les émerveiller. En particulier durant la petite enfance (0-6 ans), jouer dans la nature est un acte on ne peut plus “naturel”.
Le moindre carré de jardin est une jungle mystérieuse, où l’enfant, selon les stades de développement, va expérimenter, toucher, goûter, sentir, reproduire des gestes, imaginer des histoires, s’inventer des rôles, etc. L’éducation par la nature, pour cette raison, promeut le “jeu libre” comme pilier central de sa pédagogie.
b) La puissance du jeu libre en extérieur
Le jeu libre est une activité décidée par l’enfant lui-même, sans contrainte ni consigne, dont l’issue est inconnue. Vu de l’extérieur, il ne semble pas avoir d’utilité apparente, l’activité de jeu étant plus importante en elle-même que ses objectifs.
Les bienfaits du jeu libre sont innombrables. Je laisse la parole, ou plutôt l’image, à la dessinatrice Bougribouillons qui illustre les bénéfices de ce types de jeux :
Les situations de jeux libres sont, elles aussi, innombrables, puisqu’elles correspondent aux multiples envies des enfants ainsi qu’à l’environnement que nous leur proposons. Je m’appuie sur les chercheurs Loebach et Cox (2020) pour vous donner une idée des différents types de jeux libres en extérieur :
PRINCIPAUX TYPES DE JEUX :
- Physique
- Exploratoire (sensoriel, actif, constructif)
- Imaginatif (sociodramatique, symbolique, fantaisie)
- Biologique (plantes, animaux, souci de l’environnement)
- Expressif (performance, artistique, langue, conversation)
- réparateur (repos, lecture, recherche).
Cela nous donne un premier aperçu de la quantité d’activités ludiques que nous pouvons mener dehors avec les enfants. En fait, tout est possible ! Laissez les enfants en extérieur quelques minutes, vous constaterez qu’ils auront très rapidement, par eux-mêmes, trouvé mille idées de jeux : constructions en bois, chasse au trésor, jeux d’eau, jeux en équipe ou en solitaire…
Vous l’avez compris : le jeu libre est simple et naturel. Que nous demande-t-il donc, à nous, adultes ? Là encore, Bougribouillons résume parfaitement en image les principaux aménagements à prendre en compte :
Nous allons d’ailleurs voir, contrairement à ce que l’on pourrait penser, que ces aménagements vont également s’appliquer à l’autre grand type de jeux en extérieur : les jeux dits “structurés” ou “dirigés”.
c) Jeux structurés
Comme leur nom l’indique, les jeux structurés ont pour caractéristique qu’ils sont organisés par des adultes. Inutile de vous lister la longue file d’attente des jeux en extérieurs structurés, vous les connaissez : de la chasse au trésor au ballon prisonnier, de la fabrication d’un cadran solaire à la course d’orientation, de la création d’œuvres d’art (land art) à celle d’un piège à empreintes, les activités ludiques en nature sont innombrables !
Vous allez donc tout de suite me dire : mais certaines activités structurées sont les mêmes que les activités de jeu libre ! Et vous auriez raison ! Ce qui différencie les deux modalités de jeux en extérieur n’est pas tant la nature des activités mais leur mode d’organisation. C’est le fait qu’ils soient proposés aux enfants par des adultes et gérés par des adultes qui différencient les jeux structurés des jeux libres.
d) Et jeux libres !
Jeux structurés et jeux libres font la paire ! Les enfants aiment qu’on leur propose des activités et attendent souvent que les adultes leur donnent des consignes. Surtout dans les situations où ils n’ont pas encore les connaissances ou les compétences requises pour la gestion d’activité. Par exemple, une course d’orientation ou la fabrique d’un pluviomètre – même si elles convoquent la modalité ludique – sont nécessairement, à un moment donnée et surtout si les enfants sont encore jeunes, monitorées par des adultes. Les jeux en extérieur proposés dans le cadre d’une éducation par la nature sont donc à double entrée : les enfants, qui ont toujours du matériel (souvent, les éléments de la nature) à disposition, peuvent jouer librement ou bien participer à des activités qu’on leur propose sans jamais leur imposer.
Alors, la question qui se pose est la suivante : comment justement gérer tout cela, en termes de timing, d’accompagnement, d’idées de jeux en extérieur ? Voyons donc ce que j’aime appeler “les postures du pédagogue par la nature”.
3/ Comment accompagner les jeux en extérieur ?
Pour nous, adultes, les jeux en extérieur nous demandent souvent de revoir nos postures d’accompagnement. Nous sommes en effet habitués à contrôler (les comportements des enfants, le temps qui passe, le type d’activités, etc.). Alors que les jeux en extérieur, et en particulier le jeu libre, nous demandent – entre autres – une réelle capacité de lâcher-prise et de flexibilité.
a) Former des pédagogues par la nature :
Dans un récent article scientifique intitulé “La nature ne fait pas tout !”, j’ai lancé un appel pour une véritable formation des “pédagogues par la nature”, que nous soyons parents ou non, professionnels de l’éducation ou non. En effet, la nature ne fait pas tout ! Imaginez un cadre idyllique où les enfants peuvent a priori s’épanouir à travers des jeux en extérieur… Et que les adultes passent leur temps à les rabrouer (“ne fais pas ceci”, “ne touche pas à cela”, “fais attention”, etc.). Quelle expérience en retireront ils ?
Si le jeu porte en soi une telle force éducative, c’est qu’il engendre une forme de liberté pour l’enfant. Or si nous bridons cette liberté, nous bridons le plaisir, donc la motivation, donc l’apprentissage. L’équation est simple et largement reconnue par la communauté scientifique : certaines postures, plus que d’autres, favorisent l’aménagement d’un environnement sain, positif et sécurisé pour les enfants. Évidemment, nous sommes des êtres d’émotions (et tant mieux !). Il est donc normal d’avoir peur pour la sécurité physique et psychologique des enfants. Nous avons également conscience que nous leur transmettons nos propres peurs (souvent ancrées dans notre propre enfance, d’ailleurs !).
b) S’organiser
Dans cette configuration, l’éducation par la nature propose d’encadrer légèrement les jeux en extérieur, en gardant en mémoire que le risque zéro n’existe pas. Une bonne organisation logistique vous facilitera grandement les choses. En voici quelques points-clés :
– Visitez en amont les lieux sur lesquels vous emmenez les enfants jouer et vérifiez les aspects liés à la sécurité (branches mortes risquant de tomber, proximité de routes, de clôtures électriques, présence de bétails, etc.),
– Instaurez un rituel d’entrée et de clôture de vos jeux en extérieur. En début, on peut se positionner en cercle et chacun décrit sa “météo intérieure” (comment il se sent). Puis on fait toujours un rappel des règles (ce que l’on a le droit de faire, d’abord, puis ce que l’on a pas le droit de faire : “je peux jouer avec des bâtons mais je ne fais mal à personne avec mon bâton” ; “j’ai le droit de jouer partout mais sans dépasser telle ou telle limite”, “j’ai le droit d’aller me promener seul mais il faut toujours que je voie ou entende un adulte”, etc.).
Enfin, on peut décrire aux enfants les activités proposées, tout en leur rappelant qu’ils peuvent choisir ce qu’ils ont envie de faire. En clôture, on fera toujours un petit “debrief” du temps de jeu, on demandera ce que les enfants ont aimé, préféré, moins aimé. On leur demandera des idées de jeux pour la fois prochaine, etc. Souvent, on termine par une petite chanson en lien avec la nature
c) Tout en restant s’adaptant aux enfants et en restant disponible
- Acceptez que les enfants n’aient pas envie de faire ce que vous aviez prévu initialement. Une astuce consiste, si personne ne se dit intéressé par votre proposition d’activité, à commencer vous-même à la mener seul.e. Par exemple, vous pouvez commencez à construire une cabane. Il y a fort à parier qu’ils viendront peu à peu participer.
- Quand vous menez un jeu structuré, préférez poser des questions plutôt qu’imposer des consignes. Préférez encore poser des questions plutôt que de répondre directement à celles des enfants. N’hésitez pas à faire répondre par un autre enfant. Cela favorise le développement de leur confiance en eux et de leur prise d’initiatives.
- Gardez toujours une vue globale de la situation : vous ne pourrez pas voir ni entendre tout le monde en même temps. C’est pourquoi le lieu doit être bien pensé à la fois pour que vous ayez une vue d’ensemble. Mais aussi pour que les enfants puissent avoir des coins d’intimité (par exemple : un grand arbre, un fourré, etc.).
- Intervenez le moins possible, sauf quand la sécurité des enfants est en jeu ou quand un conflit ne se résout pas entre les enfants.
Le maître-mot est : OBSERVEZ encore et toujours les enfants. Observez-les (de loin), et constatez la puissance éducative et développementale des jeux en extérieur !
Pour aller plus loin
1. 2. 3. SORTEZ !
Si vous n’êtes pas un.e fan de nature, souvenez-vous qu’il n’y a que le premier pas qui coûte ! Quand j’ai commencé à emmener des enfants dehors, même si j’avais grandi en zone rurale, je n’étais pas du tout à l’aise avec les éléments de la nature. Figurez-vous que ce sont les enfants qui m’ont fait découvrir, apprécier et connaître à la fois les espèces végétales et animales, mais aussi la très grande diversité des jeux en extérieur qu’ils étaient capables d’inventer ! Leur faire confiance et les accompagner discrètement dans leurs jeux en extérieur est, jusqu’ici, la plus belle expérience qui m’ait été donnée de vivre. Ne vous en privez pas : SORTEZ !
Références :
1. Brown, S. Play: How It Shapes the Brain, Opens the Imagination, and Invigorates the Soul; Penguin Group: New York, NY, USA, 2009.
2. Ces constats s’appuient sur des données scientifiques dont vous trouverez les sources détaillées dans “Tu viens jouer dehors?” d’Angela Hanscom (2018).
Ferland, F. (2003). Le modèle ludique le jeu, l’enfant ayant une déficience physique et l’ergothérapie, Troisième édition, Les presses de l’Université de Montréal. 1-194.
Lessard-Dufresnes (2012). L’appui de l’environnement pour développer le jeu libre chez l’enfant.
Loenach et Cox (2020) Tool for Observing Play Outdoors (TOPO). A New Typology for Capturing Children’s Play Behaviors in Outdoor Environments.
Je ne peux pas rester avec mes enfants à la maison car ils sont comme des lions en cage. La nature nous appel… Merci pour cet article